Un supporteur du Paris SG (L1 de football) a été condamné mardi à une amende de 800 euros par le tribunal correctionnel de Vannes pour avoir proféré des menaces par téléphone contre l'arbitre international Bertrand Layec au domicile de son ex-épouse :
Il devra également lui verser un euro de dommages-intérêts.
L'homme, un "ultra" âgé de 41 ans et domicilié dans le Morbihan, avait agi avant et après le 8e de finale de Coupe de France perdu par le PSG contre Auxerre le 2 mars (3-2), match arbitré par M. Layec.
"J'espère qu'il sera meilleur que la dernière fois, ton père de Layec", avait-il dit dans un premier temps à l'adolescent répondant au bout du fil. A la fin du match, il avait réitéré ses menaces : "On a encore perdu. Cette salope de Layec, je vais le buter".
A la barre du tribunal, le prévenu, qui dit supporter le PSG "depuis l'âge de 11 ans", a émis des regrets. "J'avais lu L'Equipe le matin même. Bertrand Layec avait déjà arbitré un match entre ces deux équipes il y a trois ans (le PSG avait perdu à la suite de l'expulsion d'un de ses joueurs, NDLR). Je n'ai pas réfléchi au moment de l'appel", a-t-il fait valoir.
"Pistolet sur la tempe"
Bertrand Layec n'avait pas souhaité être soutenu par les instances du football dans cette affaire. Son avocat a estimé à l'audience que "les arbitres ont droit à leur vie privée" et que l'on retrouve "toujours chez les supporteurs un fond de bêtise et de la lâcheté".
Le procureur de la République avait requis une amende de 600 euros, en faisant valoir qu'"un vrai passionné respecte son sport". Pour le défenseur du prévenu en revanche, "on lit dans la presse des articles parlant du système mafieux des arbitres. Et la fédération des arbitres ne fait rien contre ces allégations. Quand on croit au football propre, on peut mal réagir".
Bertrand Layec, qui n'était pas présent à l'audience, avait confié à la presse en mars se sentir "désemparé" face à ce climat de violence verbale.
"Je peux vous garantir que si tout cela ne change pas, nous ne serons pas nombreux à vouloir arbitrer avec le pistolet sur la tempe", avait-il alors déclaré.
Ses propos avaient jeté un coup de projecteur sur le sort des arbitres en France, quelques jours après les déclarations du médiatique arbitre suédois Anders Frisk, qui avait annoncé qu'il mettait un terme à sa carrière en raison des menaces de mort proférées à son encontre par des fans de Chelsea (1re div. anglaise).